25 juin 2012

Pier Paolo Pasolini (Didi-Hoberman/Joubert-Laurencin/Jaar)

Inviter Alfredo Jaar : pour prendre la mesure, à travers son essai vidéographique Le ceneri di Pasolini, du choix que certains artistes sont amenés à faire, quelquefois, pour ne pas organiser tout leur travail autour d'une auto-affirmation de leur « style propre ». Aujourd'hui que le monde de l'art semble ignorer les mouvements collectifs, qu'est-ce qu'un artiste qui ne fait pas montre de son je, mais affirme hautement sa capacité de dialogue et d'admiration pour autrui ?
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Faire l'histoire des sans-noms (23 Mai 2012) vidéo 1h22'
Inviter Arlette Farge : pour comprendre comment une pratique de l'histoire, fondée sur la « critique des discours » instaurée par Michel Foucault, peut délivrer, dans les « blancs » ou les singularités de l'archive, la parole et les gestes - même intimes - de ceux à qui l'on n'a pas voulu donner la parole ni la possibilité d'assumer leurs gestes singuliers. Arlette Farge est directrice de recherche à l'EHESS, historienne des comportements populaires au XVIIIe siècle et des relations entre le monde masculin et féminin à la même époque. Parmi ses derniers ouvrages : Essai pour une histoire des voix au XVIIIe siècle (Bayard, 2009).

Théâtre sans soi (24 Mai 2012) vidéo 2h13'
Inviter Évelyne Didi : pour observer comment travaille une actrice lorsqu'elle cherche, à rebrousse-poil de toute tendance « moïque » ou « héroïque », à servir scrupuleusement – et inventivement – un propos, un texte, une pensée, une poétique. Et comment ce travail suppose un engagement éthique et politique vis-à-vis de la question de la « société du spectacle ». Qu'est-ce donc qu'une actrice « au-delà des étoiles », pour reprendre l'expression fameuse d'Eisenstein ? Evelyne Didi est comédienne. Elle a travaillé, entre autres, avec Klaus Michael Grüber, Robert Wilson et Aki Kaurismäki.

L'Homme sans nom (30 Mai 2012)
Wang Bing : pour montrer, à travers son film L'Homme sans nom – qui apparaît comme le revers et le prolongement de son immense fresque À l'ouest des rails –, comment il est possible de faire, avec la plus grande modestie formelle qui soit, un acte authentique d'exposition des peuples, un acte d'écoute attentive et de pure délicatesse envers autrui. Comment, donc, l'artiste n'y « prend » aucune image de l'être filmé, mais se contente (il y faut beaucoup de travail) de nous la « rendre ».

Une autobiographie de philosophe, forcément impersonnelle (31 Mai 2012)
Inviter Patrice Loraux : pour assister « en direct » à ce que produit une pensée guidée par son propre tempo (pour reprendre le titre de l'ouvrage majeur de ce philosophe, Le Tempo de la pensée) et par sa propre exigence interne. C'est une sorte de machine que nous verrons naître alors, une machine qui ne sert rien d'autre qu'un souci de la vérité, loin de toutes les intimidations et de tous les « discours du maître » à quoi veulent quelquefois se livrer les philosophes académiques.

Gestes de guerre (8 Juin 2012) vidéo 37'35"
Inviter Harun Farocki : pour s'interroger, une fois encore, sur les rapports si complexes et intriqués entre les images et l'histoire, notamment quand cette histoire prend forme dans la guerre. Farocki rend possible à nouveau, loin de tous les cynismes et de tous les dandysmes postmodernes, une "figure critique" de l'artiste qui nous donne à repenser l'histoire politique à travers l'intelligence aiguë de ses montages. Harun Farocki est cinéaste et vit en Allemagne. Il a réalisé notamment "Images du monde et inscription de la guerre" (1988) et "En sursis" (2007), analyses des conditions de lisibilité des images de la Shoah. On lui doit aussi les installations "Eye Machine" (1, 2 et 3).



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